Distinction / prix


Médailles CNRS 2025 : sept lauréats lyonnais

Le CNRS distingue chaque année des membres de la communauté scientifique fran?aise pour l’excellence de leurs travaux de recherche ou d’appui à la recherche. En 2025, le site lyonnais compte 2 médaillées d’argent, 4 de bronze et 1 de cristal.

Médailles d’argent

Cette distinction est remise à des scientifiques déjà reconnus sur le plan national et international. 
 

Image
Image
Gwyneth Ingram

Directrice de recherche CNRS au laboratoire Reproduction et développement des plantes (CNRS / ENS de Lyon / INRAE)

La biologie du développement végétal
Gwyneth Ingram s’intéresse aux mécanismes du développement de la graine, organe clé du cycle de vie des plantes. Plus précisément, elle étudie comment les différents compartiments tissulaires de la graine — embryon, albumen, tissus maternels — communiquent entre eux pour former une structure cohérente et fonctionnelle. Son sujet de prédilection : la cuticule embryonnaire, une barrière protectrice indispensable à la survie de la jeune plante. ? l’aide de la génétique et de la microscopie, elle décrypte les signaux échangés entre l’embryon et l’albumen, qui permettent à cette enveloppe de se former, de se réparer et d’éviter les adhérences gr?ce à une gaine lubrifiante. Ce dialogue moléculaire s’opère pourtant dans un contexte de séparation croissante entre tissus : une tension entre communication et isolement que la chercheuse explore avec finesse. Ces mécanismes subtils, son équipe les relie désormais à l’histoire évolutive des plantes, pour mieux comprendre leurs origines.

 

Image
Image
Cécile Cottin-Bizonne

Directrice de recherche CNRS à l’Institut lumière matière (CNRS / Université Claude Bernard Lyon 1)

La dynamique insolite de la matière active
Physicienne spécialiste des liquides aux interfaces, Cécile Cottin-Bizonne explore les comportements inattendus que peuvent adopter certains systèmes capables de s’autopropulser. ? l’Institut lumière matière à Lyon, elle co-dirige une équipe qui s’intéresse notamment à la matière active constituée de plusieurs éléments capables de se déplacer par eux-mêmes, comme des microbilles propulsées par des réactions chimiques, ou de petits disques de camphre glissant à la surface de l’eau. En laboratoire, elle observe comment ces objets, mis ensemble, développent des comportements collectifs étonnants : certains s’agrègent en amas virevoltants, d’autres se fr?lent, s’entrechoquent ou se figent au gré de leur déambulation. Pour mieux comprendre ces dynamiques complexes, ses recherches allient dispositifs expérimentaux de haute précision et modélisation. ? plus long terme, ces travaux ouvrent la voie à des matériaux capables de s’adapter à leur environnement, avec des applications potentielles par exemple en santé ou en agriculture.

 

Médailles de bronze

Cette distinction récompense le premier travail d'une chercheuse ou d’un chercheur prometteur dans son domaine.
 

Image
Image
Antoine Coutrot

Chargé de recherche CNRS au Laboratoire d'informatique en image et systèmes d'information (CNRS / INSA Lyon / Université Claude Bernard lyon 1)

Le jeu comme outil d’aide au diagnostic d'Alzheimer
Et si un jeu vidéo pouvait contribuer au diagnostic précoce de la maladie d’Alzheimer ? C’est le pari d’Antoine Coutrot, chercheur CNRS liant intelligence artificielle, neurosciences comportementales et sciences cognitives. Depuis 2018, il travaille avec ses collègues sur le projet Sea Hero Quest, un jeu mobile où le joueur pilote un bateau dans des labyrinthes aquatiques. L’objectif scientifique ? Recueillir à grande échelle des données sur la navigation spatiale, une fonction cognitive altérée dès les premiers stades de la maladie. Gr?ce à plus de quatre millions de joueurs, le projet a permis de constituer une base normative inédite, croisant trajectoires de navigation et profils démographiques. Désormais, Antoine Coutrot collabore avec des médecins pour transformer ces données en un outil d’aide au dépistage, capable d’identifier des troubles cognitifs pour ensuite orienter si besoin les patients vers des spécialistes. Une recherche à la croisée du traitement du signal, de l’intelligence artificielle, de la médecine et des sciences cognitives, qui place la participation citoyenne et la science ouverte au c?ur de l’innovation scientifique.
 

Image
Image
Laure Ségurel

Chargée de recherche CNRS au Laboratoire de biométrie et biologie évolutive (CNRS / Université Claude Bernard Lyon 1 / VetAgro sup)

L’adaptation génétique aux changements d’environnement

Laure Ségurel étudie l’adaptation génétique des populations humaines, ainsi que d’autres espèces, à des changements d’environnement, et notamment d’alimentation. Les traces de ces pressions de sélection subsistent en effet dans le génome. Laure Ségurel a étudié en particulier les conséquences de la consommation de lait dans les sociétés d’éleveurs et d’agriculteurs suite à la révolution néolithique, en utilisant de manière combinée des données d’ADN moderne et ancien. Elle a également étudié l’impact de l’urbanisation et des changements de régimes alimentaires sur le microbiote humain dans des populations au Cameroun, identifiant ainsi les déterminants de la variabilité du microbiome intestinal. Actuellement, elle s’intéresse à l’influence de l’anthropisation sur le microbiote intestinal de babouins se nourrissant de plus en plus fréquemment en ville en Afrique du Sud, ainsi qu’aux pressions de sélection imposées par le milieu urbain sur les souris à Lyon.
 

Image
Image
Stéphanie Durand

Chargée de recherche CNRS au Laboratoire de géologie de Lyon : Terre, planètes, environnement (CNRS / Université Claude Bernard Lyon 1 / ENS de Lyon)

La dynamique insolite de la matière active
Qu’est-ce qui fait bouger le manteau terrestre ? Chargée de recherche CNRS en sismologie au Laboratoire de géologie de Lyon, Stéphanie Durand déploie des techniques d’imagerie sismique allant de la vitesse de propagation des ondes sismiques à la manière dont elles sont atténuées par le milieu qu’elles traversent. Ces techniques innovantes permettent de mieux comprendre la structure et la dynamique du manteau terrestre. Elle a ainsi contribué au développement de nouveaux modèles de tomographie sismique, qui mettent en images, en trois dimensions, le manteau terrestre à partir de l'analyse de millions d'ondes sismiques enregistrées aux stations sismologiques réparties à la surface du globe. Ceux-ci ont révélé des changements significatifs des propriétés sismiques à la base du manteau et vers 1000 km de profondeur. Ses recherches ont aussi des applications cruciales pour la compréhension des risques telluriques.
 

Image
Image
Benjamin Wesolowski

Chargé de recherche CNRS à l’Unité de mathématiques pures et appliquées (CNRS / ENS de Lyon)

La cryptologie post-quantique
Benjamin Wesolowski explore les fondements mathématiques de la cryptologie post-quantique. Recruté au CNRS en 2020, il a auparavant effectué sa thèse à l’?cole polytechnique fédérale de Lausanne, suivie d’un postdoctorat au Centrum Wiskunde & Informatica d’Amsterdam. Ses travaux s’appuient sur la théorie des nombres et la géométrie algébrique pour concevoir de nouveaux protocoles et systèmes capables de résister aux futurs ordinateurs quantiques. Il est l’auteurs d’articles récompensés par plusieurs Best Paper Awards et lauréat, en 2023, d’une ERC Starting Grant pour son projet AGATHA CRYPTY, qui relie géométrie algébrique et cryptologie. Il est également co-auteur de SQIsign, protocole de signature numérique en lice pour la standardisation post-quantique internationale.

 

Médaille de cristal

Cette médaille distingue des femmes et des hommes, personnels d'appui à la recherche.
 

Image
Image
Fran?ois Fourel

Ingénieur de recherche CNRS au Laboratoire d'écologie des hydrosystèmes naturels et anthropisés (CNRS / Université Claude Bernard Lyon 1 / ENTPE)

La ma?trise technique et l’innovation au service de l’analyse de l’environnement
Fran?ois Fourel est le responsable de plateforme d’écologie isotopique du Laboratoire d’écologie des hydrosystèmes naturels et anthropisés. En s’appuyant sur une maitrise technique et une créativité hors du commun, il a mis au point de nouvelles méthodes d'analyse des isotopes stables, permettant des avancées majeures et particulièrement innovantes dans la compréhension des environnements actuels et passés.


   
Crédits photos 
Photo de Gwyneth Ingram : A. Cooper
Photo de Cécile Cottin-Bizonne : M. Bourgoin
Photo de Antoine Coutrot : A. Coutrot
Photo de Laure Ségurel : C. Bernard
Photo de Stéphanie Durand : V. Moncorgé
Photo de Benjamin Wesolowski : B. Faillet 
Photo de Fran?ois Fourel : C. Bernard, CNRS 


 

Publié le 17 juin 2025 Mis à jour le 19 juin 2025