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Liliana Joosten (¨¤ droite) et Benedetta Rigatelli (¨¤ gauche) sont doctorantes aux laboratoires IMP et CP2M. Toutes deux sont originaires d¡¯un pays diff¨¦rent ¨C Liliana est allemande, Benedetta est italienne ¨C et lorsqu¡¯elles arrivent ¨¤ Lyon, avant m¨ºme de se conna?tre, elles partagent d¨¦j¨¤ un objectif commun : relier recherche fondamentale et application industrielle dans le d¨¦veloppement de mat¨¦riaux durables. C¡¯est ce qui les a amen¨¦es ¨¤ postuler au projet europ¨¦en VITRIMAT, un r¨¦seau de formations innovantes (ITN en anglais).

Ce programme de recherche et de formation doctorale, financ¨¦ ¨¤ hauteur de 2,8 M€ pour une dur¨¦e de quatre ans et coordonn¨¦ par Eric Drockenmuller (Pr ¨¤ l¡¯Universit¨¦ Lyon 1), a permis le recrutement de 11 doctorantes et doctorants ¨¤ travers l¡¯Europe, dont Liliana et Benedetta. Au sein d¡¯un consortium r¨¦unissant des partenaires acad¨¦miques et industriels, ainsi qu¡¯un centre technique issus de 5 ¨¦tats membres de l¡¯Union europ¨¦enne (France, Belgique, Espagne, Pays-Bas, Allemagne), ils et elles participent au d¨¦veloppement de mat¨¦riaux innovants ¨¤ base de vitrim¨¨res, une alternative aux plastiques non-recyclables.
 

Les vitrim¨¨res, mat¨¦riaux performants et recyclables

Il existe aujourd¡¯hui deux types de plastiques : ceux qui se recyclent et ceux qui ne se recyclent pas. Ce qui les distingue ? Leurs performances.

Bouteilles, flacons, emballages¡­ ces objets du quotidien sujets ¨¤ un tri s¨¦lectif ne n¨¦cessitent pas de r¨¦sistance particuli¨¨re, except¨¦ l¡¯¨¦tanch¨¦it¨¦ ¨C on parle de plastiques ¨¤ basses performances. A l¡¯inverse, certaines industries modernes telles que les semi-conducteurs, l¡¯a¨¦ronautique, l¡¯automobile ou l¡¯¨¦nergie requi¨¨rent des plastiques r¨¦sistants ¨¤ la chaleur, ¨¤ la pression ou encore aux produits chimiques. Seulement, ces plastiques hautes performances ont un inconv¨¦nient majeur : leur structure m¨ºme les rend non-recyclables.

En 2010, la d¨¦couverte des vitrim¨¨res ouvre une nouvelle perspective. Mis au point par le chercheur fran?ais Ludwik Leibler et son ¨¦quipe, ce nouveau type de mat¨¦riau pourrait r¨¦concilier haute performance et recyclabilit¨¦.

Leurs propri¨¦t¨¦s permettraient de remplacer dans l¡¯industrie certains plastiques et le verre, tout en utilisant des d¨¦chets recycl¨¦s pour leur fabrication. Cependant, les proc¨¦d¨¦s de fabrication et les rendements freinent le d¨¦veloppement des vitrim¨¨res. ? Actuellement, nous pouvons produire quelques grammes ¨¤ quelques kilogrammes de vitrim¨¨res. Mais nous devons faire plus et am¨¦liorer l¡¯efficacit¨¦ des proc¨¦d¨¦s de fabrication pour que le mat¨¦riau soit exploitable par l¡¯industrie ? affirme Liliana Joosten.

Entre recherche et industrie, un programme de formation innovant

C¡¯est justement l¡¯objectif du projet VITRIMAT : amener les vitrim¨¨res dans cette nouvelle phase d¡¯industrialisation. Ainsi, Benedetta Rigatelli travaille sur l¡¯exploitation de plastiques de commodit¨¦, Liliana Joosten se focalise sur des proc¨¦d¨¦s de production de mat¨¦riaux ¨¤ base de vitrim¨¨res ¨¤ grande ¨¦chelle. A ce titre les laboratoires IMP et CP2M, sp¨¦cialis¨¦s en chimies, proc¨¦d¨¦s et caract¨¦risations des mat¨¦riaux polym¨¨res, offrent un environnement de recherche privil¨¦gi¨¦, reconnaissent les deux doctorantes. Mais leurs recherches sont aussi destin¨¦es ¨¤ ¨ºtre appliqu¨¦es au cours de leur th¨¨se dans un contexte industriel. ? Nous aurons l¡¯occasion de travailler avec les entreprises partenaires, dont les ¨¦quipements industriels sont diff¨¦rents de nos ¨¦quipements de laboratoire, notamment en terme d¡¯¨¦chelle ?, abonde Benedetta Rigatelli.